Ces dernières années ont vu une profonde recomposition de l’écosystème médiatique. Entre nouveaux codes, nouvelles technologies et acteurs émergents, le public d’aujourd’hui – et encore plus celui de demain – exige des contenus adaptés à des usages toujours plus numériques, immersifs et fragmentés. Les agences de relations presse doivent repenser leur approche pour continuer à innover et offrir des solutions pertinentes. Voici quelques pistes pour mieux comprendre les nouveaux formats médiatiques et surtout, savoir comment y apparaître de manière efficace

Un univers médiatique en constante mutation

La digitalisation des médias est aujourd’hui totale. L’information circule plus vite, plus librement, et souvent de façon éclatée sur Internet. Dans ce contexte, il est essentiel de concevoir des stratégies de communication pensées pour une diffusion multi-plateformes.

Les relations presse doivent désormais s’adresser à un éventail bien plus large d’acteurs : influenceurs, créateurs de contenu, journalistes indépendants, blogueurs spécialisés… Ce nouvel écosystème, plus vaste et plus fragmenté, nécessite une veille constante. Il est crucial de connaître les réseaux et les communautés clés, de comprendre les logiques d’algorithmes et de disposer des bons contacts, souvent absents des bases de données traditionnelles, plus lentes à intégrer ces nouveaux profils.

Le travail d’identification et de cartographie des relais potentiels devient ainsi une compétence essentielle pour toute agence de relations presse souhaitant rester à la pointe. Il ne suffit plus de connaître les bons journalistes : il faut aussi maîtriser l’art de repérer les voix qui comptent dans chaque niche digitale.

Médias traditionnels et relations presse : de nouveaux formats à explorer

Les médias historiques – presse, télévision, radio – ont eux aussi entrepris leur mue numérique. Ils proposent aujourd’hui des contenus repensés pour les supports digitaux : formats courts, vidéos interactives, lives sur les réseaux sociaux, podcasts audios ou filmés…

Cette évolution brouille les frontières traditionnelles entre les médias. Une radio peut être visionnée sur YouTube, un journal imprimé dispose d’une chaîne TikTok, et une émission TV devient virale via un extrait relayé sur Instagram ou X (anciennement Twitter). Ce glissement des usages implique une relecture du paysage médiatique : il ne faut plus considérer les médias traditionnels uniquement à travers leur canal d’origine, mais comme des plateformes multimédias à part entière.

Les agences de relations presse doivent donc adapter leurs messages aux différents formats proposés par ces médias de plus en plus hybrides.

Réseaux sociaux : codes spécifiques et personnalisation des messages

Aujourd’hui, une communication réussie est souvent celle qui peut être reprise, partagée et devenir virale. Cela suppose de maîtriser les codes propres à chaque réseau social : rythme, format, ton, visuels… mais aussi d’adopter une approche résolument concise et percutante.

Les formats courts – TikTok, Instagram Reels, YouTube Shorts – dominent la consommation de contenus. Cela implique de produire des messages clairs, synthétiques et capables de capter l’attention en quelques secondes. Les sujets doivent être visuellement attractifs, porteurs de sens et suffisamment ciblés pour résonner avec les centres d’intérêt d’une communauté donnée.

Les réseaux sociaux permettent un lien direct entre le créateur et sa communauté. L’attachement du public au créateur qu’il suit est fort, souvent émotionnel. Pour les agences de relations presse, cela représente une opportunité unique : en nouant des relations personnalisées et sincères avec ces créateurs, elles peuvent indirectement toucher leurs audiences avec une grande efficacité.

Il est donc essentiel de cultiver un relationnel authentique avec les influenceurs et journalistes digitaux en leur proposant des contenus ou partenariats alignés avec leurs valeurs et leurs centres d’intérêt, qui sont bien souvent ceux de leur communauté. Les algorithmes favorisent l’émergence de niches thématiques précises au sein desquels se retrouvent ces créateurs et leurs communautés : le message RP doit donc être tout aussi spécifique et pertinent.

Le rôle croissant de l’intelligence artificielle

L’intelligence artificielle bouleverse également les pratiques des relations presse. Du ciblage des journalistes à l’analyse de la performance des campagnes en passant par la rédaction assistée de contenus, l’IA devient un levier d’efficacité et de personnalisation.

Des outils de traitement du langage naturel permettent aujourd’hui d’analyser des milliers d’articles pour identifier les tendances, les tonalités et les influenceurs pertinents. L’IA peut aussi aider à générer des communiqués de presse adaptés à différents formats ou audiences, ou encore à optimiser le moment et le canal de diffusion pour maximiser l’impact.

Mais attention : l’automatisation ne remplace pas l’humain. Au contraire, elle libère du temps pour renforcer ce qui fait la force des relations presse : l’intuition, le lien humain, la capacité à raconter une histoire convaincante et à établir des relations durables avec les bons relais.

Relations presse : s’adapter aux mutations des médias et innover

Les mutations de l’écosystème médiatique ne doivent pas être perçues comme des obstacles, mais comme autant d’opportunités d’innover. Pour les agences de relations presse, cela signifie surveiller en continu les nouveaux formats et plateformes, réviser ses grilles de lecture traditionnelles, développer une approche plus agile, plus relationnelle, plus créative, et intégrer les outils numériques et l’IA de manière stratégique, sans sacrifier l’authenticité.

L’enjeu est clair : réussir à développer un message cohérent et impactant, quel que soit le format, quel que soit le canal, en ciblant les bons interlocuteurs.

Les nouveaux formats médiatiques imposent de revoir en profondeur les méthodes des relations presse. La digitalisation, les réseaux sociaux, les plateformes hybrides et l’IA redéfinissent les règles du jeu. Plus que jamais, la clé réside dans l’adaptabilité, la compréhension des usages et la capacité à créer des connexions humaines, même dans un monde ultra-numérisé.