Un journaliste reçoit plusieurs dizaines, parfois centaines de sollicitations par jour. Alors comment espérer capter son attention avec un communiqué ou un email comme tant d’autres ? En affinant le pitch. Cette accroche brève, claire et percutante est l’arme secrète des pros des relations presse. Et elle doit convaincre… en moins de 20 secondes. Voici nos conseils pour un pitch média qui fait mouche.

1) Aller droit au but : un pitch média n’est pas une présentation corporate

Le pitch n’est pas là pour tout dire. Il ne s’agit ni d’un discours institutionnel, ni d’un argumentaire commercial. C’est une accroche destinée à faire réagir immédiatement. Il faut donc oublier le jargon, les superlatifs creux ou les formulations vagues. Le rôle du pitch est de faire comprendre, en une phrase, pourquoi un sujet mérite l’attention d’un journaliste, et pourquoi maintenant.


L’entreprise n’a pas besoin d’expliquer en détail son business model ou ses spécificités techniques. Il suffit de capter l’intérêt par une idée forte, formulée simplement. Plus un pitch est limpide, plus il a de chances d’atterrir dans une boîte mail… lue.

2) Miser sur l’angle, pas sur l’argumentaire

Un bon pitch ne déroule pas des arguments, il propose un angle média. Autrement dit, une porte d’entrée journalistique, un point de vue. Les journalistes ne cherchent pas à relayer des produits ou des services, mais à raconter des histoires, à illustrer des tendances, à nourrir des débats.


C’est pourquoi le pitch doit toujours se poser la question : pourquoi ce sujet est-il pertinent aujourd’hui ? Quelle actualité ou enjeu de société éclaire-t-il ? En quoi apporte-t-il un regard neuf ou original ?


Formuler un pitch, c’est avant tout penser comme un journaliste : se mettre à la place de celui ou celle qui, en face, cherche un sujet qui fera réagir ses lecteurs ou son audience.

3) Être concret, visuel, humain

Un pitch efficace doit susciter une image mentale immédiate. Pour cela, rien de tel qu’un exemple précis, un chiffre marquant ou une formulation visuelle. Dire qu’une entreprise « révolutionne la gestion de flux clients en pharmacie » ne signifie pas grand-chose. Dire qu’elle « supprime les files d’attente grâce à une appli sur smartphone » est bien plus clair et engageant.


L’idéal est de rendre le pitch tangible. On peut y intégrer une statistique étonnante, une comparaison parlante ou même une anecdote. Surtout, il faut incarner le sujet : un pitch centré sur une personne (fondateur, client, utilisateur) sera toujours plus percutant qu’un discours impersonnel.

4) Soigner la forme autant que le fond

Un bon pitch peut être gâché par une mauvaise mise en forme. Dans un contexte où les journalistes sont sursollicités, la lisibilité est essentielle. Un objet d’email peu clair, une accroche noyée dans un pavé, un message trop long ou trop promotionnel : tout cela nuit à l’efficacité du pitch.


Il est donc crucial de penser à la structure : une phrase d’accroche percutante en tout début de mail, suivie de deux ou trois lignes pour contextualiser, proposer un angle, et présenter la personne disponible pour un échange (dirigeant, expert, client, etc.). Le message dans son ensemble doit pouvoir être lu et compris en dix secondes, montre en main.

5) Adapter le pitch média à la cible et au canal

Enfin, un pitch ne vaut que s’il est adapté à celui ou celle qui le reçoit. On ne parle pas de la même manière à un journaliste tech, à une rédactrice lifestyle ou à un chroniqueur économie. Le ton, les mots-clés, les références doivent refléter une vraie connaissance du média, de sa ligne éditoriale et de son audience.


De plus, le canal joue un rôle dans la forme du pitch : ce qu’on envoie par email peut différer de ce qu’on dit au téléphone ou de ce qu’on résume dans un message LinkedIn. Le format peut aussi varier : une phrase choc, un mini-paragraphe bien tourné, un teaser vidéo… du moment que c’est pertinent pour la cible, il n’y a pas de limite.

Checklist : un pitch média qui fonctionne, c’est…

  • Clair : sans jargon, sans blabla, et compréhensible immédiatement
  • Pertinent : connecté à une actualité, une tendance ou un sujet d’intérêt public
  • Concret : illustré par un exemple, une donnée ou un cas d’usage
  • Humain : incarné par une personne ou une situation réelle
  • Personnalisé : pensé pour le journaliste, son média et son lectorat
  • Impactant : formulé de manière visuelle, surprenante ou originale
  • Actionnable : accompagné d’une proposition claire (interview, témoignage, démo…)


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