L’intelligence artificielle (IA) va bouleverser en profondeur le fonctionnement de nombreux secteurs, à commencer par les professions intellectuelles, pour lesquelles la maîtrise de l’écrit fait partie de l’offre de valeur. Bien évidemment, le secteur des relations presse est en première ligne, tout comme, en face, les médias et les journalistes. Bonne nouvelle : tous ont survécu à la disparition du fax, et à l’apparition du téléphone mobile puis d’Internet et des réseaux sociaux. Mais il va falloir s’adapter, et vite.

 

La fin du fax et l’avènement du téléphone mobile et d’Internet

Les relations presse ont connu de nombreuses transformations ces 30 dernières années. Pour commencer, la disparition progressive du fax qui a été une première rupture importante, obligeant les professionnels des relations presse à s’adapter à de nouveaux outils de communication. Un journaliste qui a commencé sa carrière dans les années 90 se souvient parfaitement avoir ramassé des dizaines de fax tous les jours sur le télécopieur pour travailler !

Puis ce fut l’arrivée du mail… Autant de communiqués de presse et d’invitations, progressivement envoyés par mail. Une sacrée aubaine pour les attachés de presse, capables de réaliser des dizaines de mailings pour adresser des centaines ou milliers de contacts en quelques clics ! Une efficacité redoutable pour les agences de RP qui ont pu réaliser des économies considérables et gagner un temps précieux.

L’avènement du téléphone mobile et d’Internet a par la suite permis un accès instantané à l’information, rendant les échanges plus rapides mais peut-être moins efficaces, car noyant du même coup les journalistes sous des tombereaux de mails pas toujours suffisamment qualifiés. Après avoir sauté sur l’occasion pour arroser large, les attachés de presse ont alors dû repenser leurs méthodes de travail, en s’appuyant sur ces nouvelles technologies pour diffuser leurs communiqués et interagir avec les journalistes… autrement. La course aux mails ou mobiles personnels était engagée… C’est aujourd’hui un actif pour une agence d’avoir des “contacts directs” privilégiés avec des journalistes.

Optimisation du ciblage et de la diffusion

Et voici qu’arrive l’IA conversationnelle qu’il va falloir apprendre à domestiquer… Sachez qu’aujourd’hui, l’IA permet d’analyser des quantités colossales de données pour mieux comprendre les attentes des journalistes et des médias. Il est possible de savoir en quelques clics quels journalistes ont écrit ou parlé de tel sujet, alors qu’avant, on mettait une consultante derrière un ordinateur, avec pour mission de butiner pendant des heures. Les professionnels des relations presse peuvent ainsi optimiser le ciblage de leurs communiqués, en les adressant aux journalistes et médias les plus susceptibles d’être intéressés, bien mieux surtout qu’avec les outils dédiés de mailing, qui ne fonctionnent finalement que par mots clés, souvent assez mal renseignés.

De plus, l’IA facilite la diffusion des informations en temps réel, en adaptant le format et le contenu des communiqués aux différents canaux de communication (réseaux sociaux, blogs, etc.). À condition bien sûr de savoir s’en servir, et d’y penser !

Automatisation des tâches répétitives

Grâce à ces technologies, les attachées de presse peuvent désormais déléguer les tâches telles que la veille médiatique ou la gestion des listes de contacts. Ils peuvent ainsi se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée, comme la création de contenus originaux, le relationnel avec les journalistes ou la mise en place de partenariats avec les médias. Mais là encore, il faut prendre le temps de se former, d’apprivoiser ces nouveaux outils, et accepter de renoncer à ses process habituels, du jour au lendemain, sans craindre le changement. Car oui, lorsqu’IA bouleverse un métier, il est courant que la peur de l’inconnu et le rejet prennent le dessus. Cependant, il est important de voir au-delà de ces premières impressions et de reconnaître les opportunités qu’offre cette puissante technologie dans l’exercice de nos métiers.

Personnalisation des messages et suivi des campagnes

L’IA offre également des possibilités en matière de personnalisation des messages, en adaptant le ton et le contenu des communiqués aux préférences des journalistes. Ces champs personnalisés dans les outils de mailing, qui parfois, glissaient d’une ligne à cause d’un champ vide, et qui étaient bien souvent maladroits, c’est terminé ! Les professionnels des relations presse peuvent ainsi créer des campagnes beaucoup plus ciblées et efficaces. Par ailleurs, les outils d’intelligence artificielle permettent de suivre en temps réel l’impact des campagnes de communication, en mesurant notamment les retombées médiatiques et l’engagement des audiences. Encore faut-il que les outils évoluent : certains ont encore l’air d’être tout droit sortis d’une fenêtre de Windows 98 !

Le respect de l’éthique et de la confidentialité

L’utilisation de l’IA dans les relations presse soulève également des questions éthiques et de confidentialité. Avec cette capacité à analyser en un rien de temps des volumes colossaux de données, il est possible de découvrir des informations sensibles ou confidentielles sur un client ou une personnalité. Il est donc essentiel de mettre en place des protocoles stricts pour éviter les abus et préserver la confiance entre les clients, les communicants et les journalistes. La transparence, le respect de la vie privé et la mise en place de réglementations sont indispensables pour garantir une utilisation éthique et responsable de l’IA.

L’importance de l’humain dans la communication

Enfin, il convient de souligner que l’intelligence artificielle ne peut pas remplacer totalement l’humain dans les relations presse. Les attachés de presse jouent un rôle essentiel dans la relation avec les journalistes. Ce n’est pas encore demain qu’on confiera les relances téléphoniques à une IA ! En revanche, une IA bien configurée doit pouvoir envoyer des petits SMS chaleureux de rappel, ou encore destinés à attirer l’attention des journalistes sur un communiqué de presse. Attention aux abus ! Si les téléphones crépitent à cause des SMS, une IA sera surement chargée de faire le boulot et de bloquer les SMS intrusifs. Retour à la case départ…

L’IA doit donc être considérée comme un outil complémentaire, qui permet d’améliorer l’efficacité des professionnels, mais elle ne doit pas tout remplacer. En conclusion, l’intelligence artificielle aura, c’est certain, un impact considérable sur les métiers de la communication, en offrant de nouvelles possibilités en termes de ciblage, de diffusion, d’automatisation et de personnalisation. Il va permettre aux communicants de se concentrer sur des tâches à valeur ajoutée, comme la création de contenus originaux et l’établissement de relations solides avec les médias.

Toutefois, les professionnels du secteur doivent relever les défis liés à la formation, à l’édiction de règles éthiques très strictes et à la confidentialité, tout en gardant à l’esprit que l’humain reste, encore pour l’instant, au cœur de toute stratégie de communication.

L’IA doit donc être envisagée comme un allié permettant d’améliorer les pratiques existantes, sans pour autant les remplacer. La preuve ? Cet article a été écrit en collaboration avec une IA. Saurez-vous retrouver la part d’humain et la part de machine dans ce texte ?